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2055. Steevyshady, youtubeur hyper botoxé raconte le destin incandescent de son idole, la diva pop Mimi Madamour, du top de sa gloire en 2005 à sa descente aux enfers, précipitée par son histoire d’amour avec l'icône punk Billie Kohler.

Pendant un demi-siècle, ces reines du drame ont chanté leur ion et leur rage sous le feu des projecteurs. Il n'y avait pas que Emilia Perez de Jacques Audiard comme comédie musicales queer qui a enflammé le dernier Festival de Cannes puisque  Les Reines du drame  a aussi produit son petit effet.

En quelques courts métrages baroques, Alexis Langlois a affirmé une griffe queer  mélodramatique et ravageuse qui l'a imposé  comme digne héritier de John Waters

Du mélodrame outré , il y en a assurément dans cet audacieux projet qui narre l’histoire lesbienne d’une starlette pop des années 2000, Mimi Mamadour, et d’une chanteuse punk, Billie Kholer, dans une mise en scène au kitsch et à l’outrance assumés. Revendiquant des inspirations comme John Waters ou Brian de Palma, et fort d’une bande-son survoltée, composée entre autres par Rebeka Warrior et Yelle, Les Reines du drame, c'est une comédie romantique, un mélo, une comédie musicale, tout ça à la fois.

 

La musique composée par Pierre Desprats enchaîne les titres puissants, où le film s'interrompt pour devenir un clip, avant de reprendre son fil.

Le film ne cesse de jouer sur un  flou ambigu du personnage en représentation permanente, jusque dans ces clips qui rythment leur vie d'artistes.

L'histoire elle-même, à l'intérieur du film, est racontée, redite, rapportée ou colportée, décomposée en dix versions.

On baigne dans un univers kitsch aux couleurs saturées. Il y a, dans le cinéma d'Alexis Langlois, un parti pris esthétique aussi radical qu'irrésistible. Comme si Jacques Demy rencontrait Britney Spears dans un bar punk

 Fable musicale qui s'imprègne de la pop culture, « Les Reines du drame » séduit par ses hymnes de dancefloor, signés Yelle et Rebeka Warrior et  des chansons enivrantes - de l'hymne faussement candide « Pas touche » à la Love Songtrash « Je veux te fister jusqu'au coeur" ( tout un programme )

Ceci étant dit,  le kitsch assumé et outré de l'ensemble peut quand même un peu lasser sur deux heures  de temps et laisser du monde sur le carreau.

A ce titre,  Bilal Hassani qui, dans son premier grand rôle au cinéma, joue un  fan frustré, à la recherche de l'attention des autres, via ses publications sur les réseaux sociaux, peut tout autant agacer durablement que fasciner en fonction de comment on se positionne par rapport à un tel projet .

Singulier  original, hystérique, Les reines du drame est une hymne à la pop-culture des années 2000 à prendre ou à laisser... Les amateurs apprécieront...

Les Reines du drame, d'Alexis Langlois (Bac Films,, 

avec Louiza Aura, Gio Ventura, Bilal Hassani... 1h55.

à l'affiche en salles le 27 novembre 2024 .

Le film est présenté en avant première ce jeudi 14 novembre au Comoedia en présence de son réalisateur