Critique ciné : avec "La Chambre d’à côté", Pedro Almodóvar divise la rédaction
Notre premier pour contre de l'année a pour cible un des films les plus attendus de ce début d'année qui faisait d'ailleurs partie de notre liste de cinéma étranger
Le Pedro cru US a emballé quasiment toute la critique institutionnelle, mais pas vraiment toute l'équipe de Baz'art on vous dit pourquoi

Il faut savoir que j adore Almodovar comme j adore Woody Allen....même dans les défauts que je pourrais reprocher aux autres cinéastes..
Là le côté léché et très ( trop ) composé de la photo est too much.....chaque plan est un tableau de Hopper ou Hockney...
...Le pull Mondrian à très tres grosses mailles de Tilda mérite pour lui seul un accessit et une valise xxl.... Bref Almodovar dans l'image..
Mais le film aborde frontalement pas mal de thèmes ... Almodovar dans le texte...rapport parent/ enfant...sexualité libre assumée et consentie....choix de vie .....et l'interrogatoire policier qui ramène à la réalité brute est vraiment tres bien mené....

Très bon film évidemment ...du pur cinoche...
Un roman photo adulte....ça existe !!!!
On pourra certes déplorer la petite absence d'émotion et de pathos mais c'est aussi qui contribue à la réussite du film par rapport à son sujet on est entre adultes qui ne font aucune illusion sur l'avant et l'apres et la finitude.
Bref, voila un film qui aborde à la fois sublimement et frontalement un sujet du type dossiers de l'écran
Comment mourir dignement quand on a de l’argent et du style. Voilà peu ou prou ce que nous présente cette chambre d'a coté , esthétiquement tres belle, un peu comme le serait un reportage photo sur papier glacé.
Dommage que pour son premier long-métrage tourné en langue anglaise, le Pedro qu'on aime tant n'ait gardé que son style visuel et perdu son lyrisme un peu baroque, ce style cinématographique d’Almodovar, nerveux, scintillant, parfois provocateur coloré et violent, bref qu'il ait abandonné son coté Douglas Sirk pour une approche plus bergmanienne et surtout sans beaucoup de prise de risques.
On regrette les mouvements de caméra insolite et surtout les couleurs volontairement excessives, et on se console sur les gros plans des deux stars hollywoodiennes certes impeccables mais qui nous font regretter Penelope, Marisa et les autres..

En voulant absolument épurer son style pour se concentrer uniquement ou presque sur le theme et la narration, du style Almodovar il ne reste que les limbes ...
Alors certes, le Pédro vieillissant a quand même plus de tenue que le Woody des dernières années pour rester sur les références de Michelio mais on est en droit de préférer largement à l'un et à l'autres leurs plus vertes années..