Baz'art  : Des films, des livres...
11 juillet 2011

L'homme qui voulait enterrer son é, Kennedy n'a qu'à bien se tenir

homme qui revait d'enterrerDans une de mes dernières chroniques cinéma, j'ironisais sur le manque d'imagination des distributeurs ciné, qui se contentaient de décliner à l'infini des titres de films ayant connu un certain succès. En réalité, ce procédé est également valable pour la littérature. Prenez par exemple le 1er roman publié en du romancier néo zélandais Neil Cross aux éditions "Belfond Noir".

Si son titre original "Burial" signifie "enterrement" en anglais (bon, j'avoue  j'ai vérifié:o), l'éditeur français a brodé un titre beaucoup plus long autour de cet adverbe pour nous trouver une phrase choc qui lorgne forcément du coté d'un autre écrivain plus célèbre  et plus vendeur.

En effet, quand on lit sur la couverture le titre français, à savoir "L'homme qui voulait enterrer son é", et ben on se dit que ce titre nous dit vite quelque chose...

Et très vite les 2 neurones qui fonctionnent vont se connecter et nous interpeller : "mais c'est bien sûr, on dirait un remake de "L'homme qui voulait vivre sa vie" de Douglas Kennedy"... et puis on lit la 4ème de couverture, et on y pense encore plus fortement : cette histoire de type ordinaire qui voit sa vie paisible basculer en enfer à cause d'une seule soirée tragique (où une fille rencontrée quelques auparavant disparait brutalement), c'est vrai que ca ressemble beaucoup à ce roman de Kennedy, et à d'autres romans du même auteur, car Kennedy est quand même devenu le maitre de ce genre d'intrigues où le personnage commence haut, puis tombe très bas, avant d'essayer de revenir au sommet toute la seconde partie.

Mais, même si on  y pense donc  fortement, à cette inspiration "kennedienne", et notamment dans cette phase de "rédemption" du personnage principal, la grande force de Neil Cross est, contrairement à Kennedy, de privilégier l'approche psychologique aux rebondissements, bien que ceux ci ménagent pas mal leurs effets, mais de façon plus discrète que chez l'auteur de Cul de Sac.

La vraie question du livre, traitée jusqu'au bout avec une parfaite maitrise, a trait au poids de la culpabilité qu'un homme peut trainer toute sa vie. Il suffit d'une mauvaise rencontre, d'un excès d'alcool et de drogue pour qu'un évenement tragique fasse basculer notre vie du mauvais coté.

Et ensuite, chacun accepte de cohabiter -ou non- avec sa conscience. Nathan va er 10 ans de sa vie à essayer de vivre avec le fantôme de cette fille qui le hantera quotidiennement, et à essayer de refaire sa vie, de manière assez suprenante (je ne vous en dis pas plus) jusqu'à ce que le é, forcément, le rattrape un jour.

Tout cela est mené d'une main de maître, sans que cela ne soit jamais pesant ou didactique, et le crescendo final est absolument saisissant.

Depuis, Neil Cross a sorti en un nouveau roman, Captif, dont l'histoire fait également trés envie. Pour l'instant, si Neil Cross n'a pas atteint la notoriété de Douglas Kennedy, espérons que cette lacune soit vite réparée, car ce romancier le mérite amplement.

Commentaires
L
Oui c'est tout à fait ça ! Mais bon chacun ses gouts ! je respecte !
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F
@lizouzou : c'est quoi qui t'a géné dans la fin? son coté un peu amoral? (euh c dur sans tout dévoiler)
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L
J'ai lu Neil Cross et je suis d'accord pour l'aspect psychologique du personnage principal. Par contre, la fin personnellement, je n'ai pas aimé... question de point de vue je suppose ;)
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P
Gibert je pratique mais à l'achat (ils sont un peu radins pour acheter non? ;-))<br /> Et je sais que ta moitié pratique beaucoup les bibliothèques (et le chocolat ^^).
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F
Je vois qu'on a le même procédé: achat parfois compulsif puis revente immédiate ( moi c'est à gibert, moins pratique, mais je garde mes vieux réflexes d'ancien parisien) si j estime que ce livre ne mérite pas de rester avec les chefs d'oeuvre de ma bibliothèque..<br /> personnellement, je suis également plus achat que emprunt, mais avec une compagne bilbiothécaire, je me fais taper sur les doigts :o)
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