Quand la presse écrite change de peau
Lorsque, le mois dernier, je suis allé visiter les locaux du journal Le Progrès dans le cadre de ma rencontre avec Eric Emmanuel Schmitt que je raconte ici même, la responsable du service culture nous a dit que l'ensemble des membre de la rédaction était actuellement en formation intensive dans le cadre de la transformation radicale de la maquette du journal. C'était aussi pour cela qu'au lieu des beaux salons où se déroulent habituellement ce genre de rencontre, nous avons fini dans une salle de réunion toute tristounette et qui faisait beaucoup penser à notre quotidien professionnel.
Bref, après m'être demandé, sur le moment, pourquoi 120 journalistes devaient se former pendant 20 jours pour un simple changement de maquette, j'avais un peu oublié cet evenement considérable dans la presse de ma région avant de retomber dessus le 5 octobre dernier, premier jour de la sortie de mon Progrès dans son tout nouvel habillage.
Et en fait, Le Progrès a subi une véritable cure d'amaigrissement, puisqu'il est é en version dite " tabloÎd, en référence au journaux anglais de mauvaise qualité, qui sont toutes baties sur le meme modèle, petit format facile à déplier. Et du coup, je me suis posé la question de savoir l'interet principal de cette mode de la plupart des quotidiens pour une version plus cheap.
Evidemment, je ne suis pas ( trop) bête : je suis tout à fait à même de comprendre les avantages pratico- pratique d'un tel format: surtout pour un type comme moi qui suis le dernier des soigneux, il 'est quand meme plus facile de ranger son journal dans son sac sans le froisser, et surtout de l'étaler dans les transports en communs sans prendre le visage de votre voisin d'en face comme .
Mais cette version allégée ne peut éviter de me faire penser aux journaux gratuits, et donc à une version light de l'information. Car forcément, ce nouveau format n'enrichit en rien le contenu du journal, notamment au niveau national et surtout dans le domaine de la politique internationale. Le local est donc, par la force des choses, encore plus qu'avant mis en première ligne, notamment dans des pages du milieu, un encart couleur saumon qui achève de donner une coloration bon marché à l'ensemble.
De plus, et je l'ai vu dans le journal Libération (oui, oui, je lis 4 journaux en même temps, je vous l'ai déja dit, il me semble) qui consacrait la semaine ée un article sur cette métamoprhose du Progrès, il faut savoir que le journal connait des baisses de vente drastiques, et notamment en zone urbaine, et qu'il fallait donc faire une révolution, pour ne pas que le journal mette la clé dans la porte. Très franchement, sans jouer les oiseaux de mavuvais augure, je ne vois pas comment les urbains, qui ont de + en + tendance à piocher l'information sur le web, vont penser à revenir au journal papier avec ces version tabloïd.
Bon, visiblement, je suis le seul à ronchonner contre cette nouvelle maquette, puisque la semaine ée, le journal a fait paraitre une bonne dizaine de courriers des lecteurs, tous emballés par cette nouvelle version. A moins qu'ils ait censuré tous les grincheux qui posent des réserves à ce changement. Si c'est le cas, heureusement que les blogs sont là pour nous aider à pousser nos coups de gueule du lundi matin)).
Une fois cela posé, je dois vous avouer que, n'étant pas à une contradiction près (c'est déja bien de le reconnaitre non), je pense n'avoir jamais autant acheté Le Progrès que depuis sa nouvelle maquette. Ce sont les personnes en face de moi dans le métro qui doivent se réjouir de cette nouvelle, vous ne pensez pas?