Chic, un concours livre chez Mylittlediscoveries
MyLittlediscoveries, journaliste française exilée à Bristol depuis 5 ans et qui nous livre ses coups de coeur dans le domaine culturel et touristique, tout en portant un regard curieux et aiguisé sur ces univers riches et variés.
Et depuis le 4 décembre, date d'anniversaire de son blog, MyDiscoveries nous propose 10 concours avec plein de lots différents à gagner.
Et si j'ai participé à la quasi totalité de ces concours (euh vous aviez remarqué que j'aime cela, tant au niveau organisation que participant?), son 9ème du nom -et irement avant dernier- m'interesse tout particulièrement puisqu'il est en lien avec la culture, et plus précisemment les livres.
Mydiscoveries nous propose ainsi 3 livres au choix à gagner, et pour participer, nous demande de chroniquer un livre qu'elle a elle meme critiqué dans son blog.
J'aurais pu choisir un livre dont j'ai déja écrit un billet, comme Les heures souterraines de Delphine de Vigan, mais je préfère parler d'un livre que j'ai lu il ya plus longtemps et dont je n'avais pas encore parlé sur mon blog. Disons que je fais ainsi d'une pierre deux coups.
Ce livre, c'est La solitude des nombres premiers, que j'ai lu l'année ée, mais qui me reste toujours en mémoire, tant pour moi ce livre fut une excellente surprise.
En effet, je partais avec quelques a priori sur ce livre, essentiellement à cause du thème et du titre : Moi qui ai une sainte horreur des mathématiques, j'avais peur que cet ouvrage soit énormement rébarbatif et nous endorme avec des équations et autres solutions algébriques
Mais en fait, je me suis aperçu que trés vite, la Solitude des nombres premiers parle trés peu de maths, mais beaucoup des êtres humains, et plus particulièrement de ceux qui vivent en dehors des normes sociétales. En suivant parrelellement l'enfance, puis l'adolescence et enfin le age du monde adulte de ses deux anti héros, le livre sait très bien nous faire ressentir le sentiment d'étouffement et la difficulté à appréhender le monde des adultes responsables. Si Mattia, proche de l'autisme, se réfugie dans l'univers des maths pour se protéger d'un monde extérieur forcément hostile, Alice, un tout petit plus sociable que son alter égo masculin, préfère quand même rester derrière le viseur d'un appareil photo pour mieux tenir le monde à distance.
Le fait que les deux personnage principaux soient aussi éloignés des stéréotypes des héros de ce genre de fiction adolescente est un vrai tour de force que Paolo Giordano accomplit avec maestria. L'auteur réussit en effet à peindre le portrait de ces deux êtres non outillés pour appréhender la vie, et tous les obstacles qui se dressent devant eux : l'autoritarisme des parents, la cruauté du monde adolescent, l'anorexie, tous ces éléments empecheront Alice et Mattia à se frotter au monde normal, et cet handicap commun ne pourra que les rapprocher et si a priori, ces personnages (surtout Mattia d'ailleurs) semble trop étrange pour susciter l'empathie, on ne peut s'empecher de s'attacher à eux au fil du récit.
Et alors qu'on s'attend à ce que ces deux paumés magnfiques, à force de se croiser, finissent ensemble, le livre ne s'achèvera pas comme prévu, et c'est tout le talent de Giordano d'éviter, tout le long du récit, de foncer tête baissée dans les stéréoptyes et les situations convenues, tout en parvenant à decrire des scénes qui marquent les esprit longtemps après l'avoir lu (la scène de ski du début, l'automutilation de Mattia, ect...)
Le livre a été adapté en film, sorti l'année dernière, et qui a reçu de bonnes critiques. Visiblement le réalisateur qui en a signé l'adaptation a pris un parti pris radical, en le tournant comme un film d'horreur, un Giallo, comme Dario Argento en filmait dans le temps.
Je n'ai pas encore vu le film, mais je serais curieux de connaitre le résultat.
Voilà en tout cas pour ma chronique du livre, en espérant avoir séduit la blogueuse à l'origine du concours (allez je cite plus son nom, ca va paraitre too much sinon). Si ce n'est pas le cas, au moins aurais je peut etre réussi à vous faire partager monenthousiasme pour ce très bon livre italien, qui avec Chaos Calme de Sandro Veronesi, fait partie des meilleurs livres transalpins lus ces dernières années.
La Solitude des nombres premiers / Bande-annonce