Baz'art  : Des films, des livres...
8 juin 2012

10 jours en or: Dubosc sur les pas de Coluche?

01_10JoursEnOrEn visionnant le DVD de 10 jours en or, le premier long métrage de Nicolas Brosette dans lequel Franck Dubosc tient pour la première fois un rôle sérieux, celui d'un VRP solitaire et un peu blasé de tout, et qui va faire tout plein de rencontres inattendues, dont celle d'un petit garçon métis de 5 ans dont la mère, sans papier, a du quitter précipitament quitter la , je me suis interrogé sur la nécessité pour ces acteurs comiques de prendre absolument un virage plus dramatique dans leur carrière en essayant de trouver LE rôle qui leur donnera une crédibilité artistique.

En effet, même si certains d'entre eux le nient, le contre emploi reste le rêve ultime et parfois inible de tout acteur comique. Et évidemment, la référence absolue en la matière reste Coluche et son Tchao Pantin. Le film de Claude Berri a été un tel succès pour Coluche que, du film en a résulté une nouvelle expression : "faire son tchao pantin" , fréquemment utilisée dès qu'un acteur comique tente de casser son image avec un contre-emploi dramatique. 

Du coup, depuis une bonne trentaine d'années, tous les acteurs spécialisés dans la comédies cherchent le role qui le ferait basculer du rôle d’amuseur public à celui de comédien avec un grand C, car c'est bien connu, seuls les drames sont sélectionnés à Cannes et sont nominés aux Césars. Si certains  s'y sont essayé avec un certain succès, comme par exemple Benoit Poelvoorde ( avec le magnifique Entre ses mains), Patrick  Timsit et Alain Chabat ( dans le Cousin d'Alain Corneau), sans oublier José Garcia dans le  chef d'oeuvre de Costa Gravas, Le Couperet), certains ont connu des expériences plus malheureuses ( Michael Youn avec le film Héros,  ou Gad Elmaleh10-jours-en-or-dubosc-600x300 dans la Rafle).

Et si jusqu'à présent, Dubosc tenait bon, en répétant, à qui voulait le croire, que c'est  bien plus difficile de faire rire que de faire pleurer (phrase qu'on entend souvent dans la bouche des comiques qui tournent que  dans des nanars). Dans la réalité, il y a fort à parier que bien peu de réalisateurs lui avaient proposé un rôle plus dramatique, l'image de bellâtre bas du cerveau jouant dans des comédies bien franchouillardes lui collant quand même pas mal à la peau.

Mais finalement, voyant que son étoile de comique commençait à palir (notamment avec sa conternante prestation dans Cinéman de Yann Moix), Dubosc, a eu, lui aussi, des envies de films moins légers, et a donc accepté ce rôle dans ce film, 10 jours en or, sorti en tout début d'année. D'ailleurs, il est amusant de constater que ce long métrage fait très vite penser à un autre où un acteur comique jouait déja dans un registre plus grave qu'à l'accoutumée, Alain Chabat,dans le délicieux Papa de Maurice Barthélémy. Car comme dans Papa, on a affaire à un road movie mettant en prise un homme solitaire et bourru avec un petit garçon forcément touchant et forcément irréstistible.

10-jours-en-orVous l'aurez compris avec ce petit résumé, le film ne surprend pas vraiment par son audace, et surtout, reste tout du long sur les rails qui étaient tracés au départ. En dépit d'intentions plutôt louables, ce film manque d'enjeu dramatique et ,surtout ,enferme  très vite ses personnages dans les clichés et les stéréotypes. Le film aurait pu lorgner vers un versant social  sans doute plus interessant (par le biais  du personnage  de la mère, clandestine qui doit fuir la ), mais le réalisateur préfère rester dans la comédie familiale classique, mais qui ne comporte pas assez de rebondissements pour plaire à l'ensemble des membres de la famille. Les dialogues manquent de percussion, la réalisation de rythme et d'émotion pour que le film puisse imprégner la rétine.

Le film souffre aussi de l'inégalité de l'interprétation, et notamment du petit garçon, dont la bonne bouille ne compense pas le manque de justesse de son jeu. Et Claude Rich, dans son costume  habituel de papi gentiment déjanté, parait aussi un peu en roue libre. Marie Kremer, jeune actrice qu'on commence à voir pas mal dans de srôles secondaires, m'a paru plus convaincante dans un rôle, plus affiné que les autres, de jeune routarde qui cache de profondes félures.

Et Francky, me diriez vous? Eh bien, disons qu'il ne s'en sort pas si mal et qu'il séduit par sa sobriété. On le lui a tellement reproché d'en faire des tonnes, que ce soit sur scène ou dans ses long métrages, qu'ici, il joue "mezza vocce", et qu'en contrepartie, il apparait peut-être même un peu trop effacé, guère aidé, il est vrai, par un personnage pas assez solidement écrit sur le papier.

Bref, ni le film ni Franck Dubosc ne versent dans l'indigence,  comme on aurait pu le craindre a priori, mais ils ne vont pas non plus loin que l'anecdotique.

D'ailleurs, le film est sorti dans une indifférence quasi générale, ce qui se comprend hélas largement au vu du film. Ainsi, il n'est pas sûr du tout que ce film soit à marquer d'une pierre blanche dans la carrière de Francky Dubosc, qui devra donc trouver un autre rôle s'il persiste à vouloir chcercher son Tchao Pantin à lui.

A noter que le DVD qui est sorti le 22 mai dernier, distribué par la Metropolitan Filmexport, propose dans les bonus un court métrage du réalisateur, Mascarade, complétement différent de 10 jours en or (un cauchemar fantastique dans le métro), mais pas forcément plus réussi; ainsi qu'un making off qui montre à quel point Dubosc était impliqué dans le projet.

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Commentaires
A
Houlà, typiquement le film qui me fait fuir rien qu'en voyant la bande annonce : cousu de fil blanc de bons sentiments, parfait pour le dimanche soir sur TF1 :-)<br /> <br /> Dubosc a l'air de s'en sortir, mais parce que le rôle n'est peut-être pas si dramatique que ça, au final.
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