Et si on parlait un peu peinture et grand maitre en cet été 2015? Voilà le grand projet que je vous propose à travers cette courte revue de deux livres, deux biographies et un DVD qui nous raconte les toiles de maitre à travers les artistes qui les ont créées :

 1.Michel Nuridsany; Jean Michel Basquiat ( Flammarion)

Le 12 août 1988, le peintre américain Jean-Michel Basquiat meurt d'une surdose d'héroïne à l'âge de 27 ans.L'artiste, qui a laissé plus de 850 tableaux et 1500 dessins, je l'ai surtout découvert  vraiment grace au beau biopic de Julian Schnabel en 1996 .

L'historien d'Art Jean Michel Nuridsany mène dans cette biographie l'enquête parmi les survivants des années 80 ( les petites amies du peintre, les directeurs de galerie et de musée qui l'ont exposé), démêle l'écheveau des souvenirs déformés et fantasmés pour dresser le portrait de la légende Basquiat.

Michel Nuridsany nous donne à voir et à comprendre ici comment le peintre apparaît, se forme, explose, quand naît le hip-hop, se radicalisent les mouvements de protestation des noirs et que se transforme en profondeur le milieu de l?art new-yorkais.

2.Vélasquez –Larousse

 

 Portraitiste du roi Philippe IV au XVIIème, Vélasquez peint les fastes du Siècle d’or espagnol, la beauté et la fragilité de la vie humaine. Maitre du clair obscur, il a influencé Manet, Renoir, Picasso, Dali entre autres.

Après son apprentissage, il est peintre du roi, ce qui lui assure peu de revenus car il est alors comme un serviteur. Il devient par la suite valet de chambre du roi puis intendant général et est anobli par le roi.

Pendant très longtemps sa notoriété n’a pas déé les frontières de son pays et il faut attendre 1865 (il est mort en 1660 !) pour que Manet, suite à une visite au Prado, le surnomme « le peintre des peintres ».

Le livre, après être revenu sur son parcours et ses voyages (deux en Italie qui auront une incidence indéniable sur sa peinture), met en lumière ses thèmes de prédilection puis nous invite à découvrir ou redécouvrir ses chefs d’œuvre de l’Infante Marguerite Thérèse à 5 ans au Triomphe de Bacchus en ant par Trois hommes à table. 

  3. DVD : National Gallery de Frederick Wiseman

Je n'avais pas encore eu l'occasion de voir un film de Frederick Wiseman considéré comme beaucoup comme le plus grand documentariste vivant, ex aequo probablement avec Raymond Depardon, dont je connais bien plus l'oeuvre.

En général les documentaitres de Wiseman, qui a désormais 85 ans, aborde des thèmes ionnants ( l'université, la boxe, l'opéra, le monde ouvrirer la danse) mais très souvent sa longueur et sa difficulté à les trouver facilement ont raison de ma bonne volonté.

Heureusement, grâce à Cinétrafic et son opération un dvd contre une chronique, j'ai réussi à voir son dernier en date National Gallery qui est sorti chez Blacqout depuis le 13 mars dernier.

Ce nouveau documentaire  propose  une immersion totale  (de pres de 3 heures, je vous avais dit pour la durée)dans le célèbre musée londonien.

Voilà un ionnant voyage au coeur de cette cette fourmilière dédiée à l'art, et  peuplée de chefs d’oeuvre de la peinture occidentale du Moyen-âge au XIXe siècle.

Il faut dire que  Frederick Wiseman porte ce projet depuis presque 30 ans, mais d'autres projets se sont entre temps interposés d'autant plus qu'il est visiblement particulièrement difficile d'obtenir une autorisation de tournage sur plus d'une journée dans ce type de lieu..

Cette plongée dans les coulisses du grand musée londonien s'avère être un  voyage culturel  parfois un peu trop érudit et élitiste, mais qui interesse beaucoup lorsqu'il regarde de près  les personnes pas forcément les plus en haut du panier qui font vivre les œuvres d'art.

Sans aucun commentaire, ni interview frontale, Wiseman nous infiltre dans l'intérieur de cette institution à la gloire de l'Art avec un grand A.

Sans jamais craindre de faire durer les plans ( son péché mignon), le cinéaste atteint souvent son but, celui de nous faire comprendre la beauté des lieux et des toiles et surtout celui de nous donner l'impression d'être vraiment à l'intérieur de l'établissement.

C'est une immersion à la fois réaliste et avec une pincée de surnaturel que nous offre l'immense documentariste Weiseman. 

Dommage que le film ne dure cependant pas une heure de moins tant il se perd parfois dans des transgressions et des discussions qui n'interesseront que les ionnés d'arts ou les professionnels du milieu. Son absence de vulgarisation est sans doute la limite du film à réserver à un certain public, mais c'est aussi ce qui en fait certainement son exigence et sa qualité. 

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