Depuis quelques années maintenant, Jacques Exert, ancien producteur homme de télé et de radio, qu'on a souvent défendu sur ce blog, n'a cessé de confirmer de livre en livre son statut incontesté de maitre du thriller, plus encore qu'un Michel Bussi ou un Maxime Chattam, aux plumes moins subtiles.
Bon, malheureusement en cette année 2018 il revient aux affaires avec un polar qui a nettement moins convaincu un Michel qui n'avait encore jamais lu la prose de Jacques et qui a eu un peu de mal avec visiblement ( attention, chronique pas très gentille) :

Sauvez moi semble implorer monsieur Expert.. Malheureusement avec toute la bonne volonté du monde, on va avoir du mal à le sauver celui là... Dommage, l’idée était bonne, suivre le quotidien d’une commissaire, pervers narcissique qui a fabriqué des aveux qui ont conduit un innocent en prison. Une bonne idée qui sur la distance ne tient pas la route. Au bout de vingt pages le lecteur n’y croit déjà plus. Comment une salope intégrale a-t-elle pu tromper son monde pendant trente ans sans être inquiété, sans faire d’erreurs?
Si en plus elle est crainte mais respectée et adorée, sans jamais trouver, sur toute sa carrière, quelqu’un d’assez lucide pour lui claquer le beignet, on frôle la quatrième dimension. Hypnotise-t-elle les inspecteurs du 36 quai des Orfèvres, d’un seul regard annihile-telle toute capacité à jugé librement..
.Etonnant donc, que la commissaire Sophie Ponchartrain durant trente ans n’ai rencontré que des béni oui-oui. Résumons, en gros le commissariat est dirigé par une dingue dangereuse qui règne en dictateur sur des flics tous plus cons les uns que les autres, mention spéciale pour l’assistance, paradoxalement très vive dans ses analyses, qui observe tout et ne comprend rien tant son iration l’aveugle.
Je doit dire que la psychose de la commissaire fut contagieuse car moi-même, devenu lecteur pervers, je suis allé jusqu’au bout de ce volumineux polar pour voir jusqu’où Expert pouvait manipuler le lecteur qui, de toute façon, a toujours deux pages d’avances sur la Police.
J’aime beaucoup le suspect qui, menotté les mains dans le dos, pointe son index en direction de la commissaire (page 363). La fin ne déçoit pas non plus et tient ses promesses, l’intrigue part totalement en capilotade, il n’y a plus rien à sauver. Un cas d’école pour des ateliers d’écriture.
Je suis allé jusqu’au bout par fidélité aux excellentes éditions Sonatine qui ont publié, il y a quelques années, une formidable bio de Springsteen et deux recueils des meilleurs articles de Pauline Keal, la journaliste New-Yorkaise qui d’une plume acerbe décryptait tout ce qu’à produit le cinéma à la fin du XXe siècle et qui continuent de publier d'excellents polars tout au long de l'année qu'on aime plus que ce sauvez moi qu'on aurait aimé sauver plus qu'on l'a fait ce jeudi d'été.
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