Brian De Palma est un cinéaste très discret, avare d'interviews et a fortiori de confidences sur son œuvre et sa vie. Ce livre, qui est donc en quelque sorte un exploit, paraît au coeur d'une bibliographie à peu près vierge sur le sujet. Les illustrations, parmi lesquelles figurent de nombreuses photos intimes ou de tournages, fournies par Brian De Palma lui-même ou par son frère Bart, sont exceptionnelles.

Sorti en 2001 et très vite épuisé, cet ouvrage a été réédité en 2017 au sein d’un coffret incluant 6 films du réalisateur. Ce livre est désormais proposé dans une version sans DVD, révisée et mise à jour.

Il a commencé en même temps que Georges Lucas, Stephen Spielberg, Martin Scorsese et Francis Ford Coppola et malgré de bons gros succès au box-office il reste le plus méconnu des cinq.

 Pur bonheur de cinéphile le « Brian De Palma, entretiens avec Samuel Blumenfeld et Laurent Vachaud » va devenir aussi indispensable que le « Hitchcock / Truffaut »  à tous les amateurs de cinéma. Tout De Palma en trente films et cinquante ans de carrière, disséqués, commentés et expliqués avec enthousiasme et ion.

 Des raretés, la découverte des six premiers longs-métrages inédits en dont trois avec Robert De Niro himself. Ses deux grands prix du festival d’Avoriaz qui lancent sa carrière européenne et qui font tomber en amour votre serviteur pour le réalisateur.

Oui je l’avoue « Phantom of the Paradise » ( j'en reparle très vite) et « Carrie » font partie de mon Panthéon cinématographique. Ses hommages plus ou moins appuyés pour Hitchcock. Al Pacino à jamais Toni Montana et Carlito Brigante.

Première mort violente avec autant de balles pour Sean Connery. Grand film malade ou bien adaptation désastreuse du roman de Tom Wolfe. Les reptiliens plans séquence qui enserrent et piègent Nicolas Cage et Garry Sinise. De radicales évocations des guerres d’Irak et du Vietnam.

Une adaptation pas si mauvaise d’un roman réputé inadaptable du sulfureux James Ellroy. Tom Cruise rampant sur le toit d’un TGV  une séquence qui a captivé des millions de spectateur mais à faire rire beaucoup de cheminots, a-t-on déjà vu un TGV sans pantographe !!!

  Des ratages bien sûr, assumés et expliqués de manière sincère, je vous laisse les  découvrir vous-même.

De l’Amérique des sixties à notre monde hyper connecté « Brian De Palma entretiens » est un livre ionnant, une mine d’informations mais c’est aussi un regard intime et intelligent sur l’œuvre d’un cinéaste moraliste et profondément humaniste.