Critique cinéma Les Meilleures : Marion Desseigne Ravel signe un beau 1er film sur un sujet très sensible
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Diplômée de la Fémis, Marion Desseigne Ravel a réalisé plusieurs courts métrages, dont LES MURS, VOYAGE EN LÉMURIE et FATIYA, qui ont connu de belles carrières en festivals.
Elle écrit des fictions ancrées dans le réel qui parlent de l’éclosion du désir dans des contextes a priori hostiles.
Inspiré de son engagement associatif auprès de jeunes de quartier populaire et notamment ceux de la Goutte d'Or à Paris , LES MEILLEURES est son premier long-métrage
Au départ, le projet vient de son envie de raconter un sujet assez délicat sur le papier, à savoir une histoire d’amour entre deux jeunes femmes maghrébines dans un quartier populaire.
En préparant le film, la réalisatrice s'est rendu compte que quasiment rien n’avait été fait sur le sujet, qu’il y avait là comme un angle mort et faire ce film lui a paru d’autant plus nécessaire.
Présenté au dernier Festival d'Angoulême, LES MEILLEURES raconte avec sensibilité et sans didactisme une bouleversante histoire d'amour entre deux jeunes filles dans le nord de la capitale.
Plus qu'une histoire d'amour, Marion Desseigne-Ravel interroge avec Les Meilleures le rapport de rivalité constante que tant de jeunes réinstaurent dans leurs quartiers.
Jusqu’où la pression exercée par un groupe peut-elle déterminer les choix de vie de ses membres ?
Evitant le piège du manichéisme, le film tente de répondre à cette question tout en s'appuyant sur des interprètes incarnées avec une grande force et une grande justesse .
Parmi elles Lyna El Arabi, déjà vue dans Noces ou Esther Rollande, vraie découverte à l'écran, donnent à Nedjma et à Zina énormément de nuances, ce mélange de force et de fragitilité en même temps, ponctué par une scène finale à la fois très simple et très percutante.