Critique cinéma : Nitram, le film intense et incandescent de Justin Kurzel
Présenté à Cannes l'an dernier en compétition officielle, Nitram le nouveau film de Justin Kurzel – révélé en par Les Crimes de Snowtown- est directement inspiré par le massacre de Port Arthur qui avait endeuillé l’Australie en 1996.
Le film sort en salles le 11 mai prochain juste avant la prochaine édition du festival de Cannes, et on a eu la chance de découvrir en avant première ce film choc :
Dépressif, asocial, inadapté au cerveau un peu lent, Martin, 20 ans, vit chez ses parents à Port Arthur sur l’ile de Tasmanie.
Une vie triste, faite de rêves impossibles, une allocation d’adulte handicapée, pas d’amis, Martin ne e pas le surnom qui lui colle à la peau depuis l’école primaire, Nitram, Martin à l’envers comme son cerveau.
C’est en proposant ses services de paysagiste qu’il rencontre Helen Harvey, une riche héritière de trente ans plus âgée.
Entre ces deux marginaux le courant ent immédiatement. Deux solitudes qui s’épaulent, et s’aident à vivre, pourquoi pas?.
Mais Martin est beaucoup plus compliqué et incontrôlable qu’Helen ne l’imaginait.
Le 28 avril 1996, à Port Arthur, Martin Bryant tue froidement trente-cinq personnes et en blessent trente-sept autres au fusil automatique, devenant, à ce jour le plus grand tueur de masse d’Australie.
Justin Kurzel s’attache à décrire les années qui précédent le carnage de Port Arthur.
Un constat et un vrai engagement contre l’autorisation de la vente d’armes en Australie.
Suite à ce drame le pays révisa sa législation sur le port d’arme et adopta le National Firearms Agreement.
Ses réformes furent acceptées rapidement et l’état racheta et détruisit plus de 640 000 armes à feu.
Malheureusement, aucun état ni territoire ne s’est réellement conformé au National Firearm Agreement et il y a aujourd’hui plus d’armes à feu en Australie qu’en 1996.
Une nouvelle fois après «Les crimes de Snowtown», l’australien Justin Kurzel ausculte de manière frontale et sans enjoliver les racines de la violence la plus brutale et incompréhensible.
Il en résulte un long métrage très fort porté par un acteur très impressionnant, Caleb Landry Jones.
Ce dernier, très loin des affiches Yves Saint Laurent qui l’ont fait connaitre dans tous les Duty Free de la planète, n’a pas volé son prix d’interprétation à Cannes l’an dernier.
Et quel plaisir de retrouver Judy Davis si souvent vu chez Woody Allen.
Sans voyeurisme déplaisant “Nitram” est film intense qui ne laisse pas indifférent.
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