30 août 2022
Rencontre avec Ivan CALBERAC et Bernard CAMPAN pour le film La dégustation
Tandis que le film "La dégustation" sort en salles ce mercredi, voir notre chronique ici même, on revient sur le film en l'axant sur notre rencontre avec Ivan CALBERAC et Bernard CAMPAN.
Le réalisateur Ivan Calbérac et l’acteur Bernard Campan ( ainsi que le comédien Eric Vuillard) sont venus présenter le film La dégustation en juin dernier dans le cadre du festival du cinéma français d’Aix-les-Bains.
Lors d'un échange aussi détendu que généreux en bouche le cinéaste et auteur de la pièce et le comédien ex compère des Inconnus étaient revenus sur la génèse du film et les enjeux de l'adaptation théâtrale :
Réflexions de Ivan CALBERAC
Un éloge du vin et des petits commerces
"Le film est l’éloge du vin, de la dégustation, des sens, pas de l’alcoolisme dont le risque des excès est d’ailleurs démontré dans ce film, c’est à la fois une comédie et une tragédie, mais aussi la façon de mettre en avant les terroirs de , les petits commerces de quartier, qui sont très importants pour moi. »
Une pièce au succès foudroyant
Ce qui est fou avec cette pièce c'est à quel point le succès a vite été foudroyant.
Au bout d’une semaine, le spectacle affichait complet même si à cause de la Covid, il a fallu arrêter deux fois en plein succès. Les deux reprises se sont elles aussi jouées à guichets fermés et l’exploitation s’est étalée sur presque trois ans. Il y a eu plus de 300 représentations qui ont attiré plus de 150 000 spectateurs.
On a reçu quatre nominations aux Molières, et on en a gagné un, celui de la Meilleure Comédie, qui récompensait toute l’équipe. Ça a été très joyeux. Tout ce temps de l’exploitation théâtrale a été un pur bonheur!
ISABELLE CARRÉ ET BERNARD CAMPAN , un duo idéal?
J’avais déjà travaillé avec Bernard sur UNE SEMAINE SUR DEUX. C’est un acteur que j’apprécie énormément, pour sa retenue, sa pudeur, son humour aussi. Il a un charme fou, quelque chose de très viril et en même temps de très doux. Il est très franc aussi, très intègre, et cette honnêteté transparait dans son jeu.
Quand il a lu le texte, il n’a rien dit sur le fait que Jacques soit alcoolique mais il a un peu tiqué sur son côté bougon. N’ayant jamais interprété de personnage aussi bourru, il avait peur d’en faire trop et qu’on le trouve désagréable.
Je l’avais rassuré en lui disant qu’au fur et à mesure de la pièce, le public finirait par l’aimer. Ça s’est avéré vrai.
Isabelle, elle, a tout de suite adoré Hortense : « Une catho coincée qui veut avoir un enfant par PMA et qui se dévergonde, je prends tout de suite ! », m’avait-t-elle dit d’emblée. Son enthousiasme m’avait beaucoup touché. D’autant que ça faisait longtemps que j’avais envie de travailler avec elle.
C’est une immense actrice, aussi à l’aise dans le drame que dans la comédie.
Elle est toujours aussi belle, aussi cinégénique. C’était vraiment l’interprète idéale pour ce personnage, elle en avait l’humour, la fantaisie, sous une apparence de vieille fille très classique. Isabelle est à la fois classique et très rock’n roll au fond.
Le couple a très bien fonctionné sur scène, il n'y avait pas de raison que cela ne fonctionne pas sur grand écran ( sourires)..
Propos échangés avec Bernard Campan
"C’est toujours un défi de porter à l’écran un texte qui marche. On a peur que le film déçoive et marche moins bien. Mais selon le principe d’Isabelle que la peur ne doit jamais rien empêcher, on est allé crânement demander à Ivan de er de la scène à l’écran, d’autant que nos partenaires, Olivier Claverie, Éric Vieillard et Mounir Amamra ne demandaient aussi que cela.
Ivan nous avait répondu qu’il y avait déjà plus ou moins pensé, mais qu’avant, il avait un autre projet de film. Isabelle lui a sorti un argument massu : son âge. Si on attendait trop, elle ne pourrait plus jouer son rôle à l’écran."
« Jouer cette histoire au cinéma, c’est une autre façon de jouer avec nos partenaires, on peut tout proposer, c’est très agréable, car on puise des idées pour danser ensemble sur la même musique. Il y a beaucoup d’humanité, de sincérité, entre nous, nous sommes une famille d’acteurs, il y a quelque chose de très familial. "
"Une des grandes caractéristiques des pièces et des scénarios d’Ivan. Quels que soient leurs travers, les personnages dégagent toujours tant d’émotion et de sensibilité qu’on croit qu’ils nous ressemblent ou qu’ils ressemblent à des gens qu’on connait. La conséquence est qu’on finit immanquablement par leur pardonner et les aimer.
Au fond, Ivan est un auteur humaniste. Chez lui, il n’y a ni cynisme, ni méchanceté. C’est une des raisons pour lesquelles j’aime son écriture"
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