[CRITIQUE]- Brillantes : une chronique sociale sur les travailleuses de l'ombre
Femme de ménage quadragénaire, Karine est analphabète. Mais cela, personne autour d'elle ne le sait à part son fils de 17 ans, qu’elle élève seule, et qui a toujours écrit à sa place.
Mais quand son entreprise est rachetée, sa responsable découvre son secret et décide de l’utiliser comme moyen de pression pour que Karine fasse plier ses collègues aux nouvelles conditions de travail.
Dans Brillantes, la réalisatrice Sylbie Gautier, réalisatrice de documentaires - 200 - suit le quotidien d’une équipe de femmes de ménage de nuit qui vont s’employer à tenir tête à la brutalité de leur nouvelle direction.
C'est un film sur la solidarité féminine et sur la fierté de donner beaucoup pour un travail pourtant peu agréable et soumis à l'ingratitude des employeurs.
Sylvie Gautier filme de manière quasi-obsessionnelle une Céline Sallette magnifique d’un bout à l’autre et qui émeut profondément dans cette chronique sociale sur les invisibles qui n’ont pour armes que leur dignité et la solidarité.
La réalisatrice n’épargne pas le spectateur de la réalité de ces travailleuses de l’ombre, mais refuse néanmoins de victimiser ses personnages dans le pathos.
Petit bémol sur la mise en scène, certes énergique, mais qu'on aurait aimé un peu plus audacieuse.
Si ce drame social s'inscrit, dans un genre assez prisé par le cinéma français, depuis plusieurs années, la qualité de son interprétation et l'écriture qui évite plutôt intellingemment les clichés inhérent au sujet, en font une oeuvre plus que respectable.
BRILLANTES de Sylvie Gautier **
Sortie le 18 janvier 2023