[CRITIQUE] Blanquita- la fin et les moyens

27 juillet 2023

Le prêtre Manuel Cura dirige un foyer pour mineurs à Santiago du Chili. Des enfants malmenés par la vie et parfois blessés à jamais par la brutalité du monde des adultes.

Lorsque Blanquita et d'autres adolescents se confient à lui, le prêtre découvre qu'un réseau pedo-criminel sévit jusque dans les plus hautes sphères du pays.

Un puissant industriel et plusieurs sénateurs seraient impliqués.

Blanquita, jeune fille de dix-huit ans (très solide performance de l’actrice qui l'incarne , Laura López) qui a vécu dans la rue, devient un témoin clé que le prêtre met en avant afin de médiatiser l'affaire.

Mais les accusations parfois confuses de l'adolescente et son é jettent un doute sur son témoignage.

Pour faire tomber des hommes pervers mais trop puissants, Manuel Cura n'est-il pas prêt à s'arranger avec la vérité. Mais au fait, de qui Blanquita est- elle l'enjeu ?

Après Carne de perro (2012) et Jesús (2016), Fernando Guzzoni adapte à nouveau un fait divers, l'affaire Spiniak, en rappelant la confusion de l'exercice de la justice et du journalisme autour du personnage d'une adolescente qui n'en finit pas de questionner.

Une affaire incroyable qui secoua le Chili il y a quelques années mettant en cause le monde des affaires, le microcosme politique et les médias.

Un portrait sans fard, celui d’un pays corrompu où politique, justice et clergé vont main dans la main, dans un système qui vit avec le fantôme de la dictature militaire.

Une belle phographie, des acteurs inspirés pour une approche intime et pudique d'un sordide scandale.

Ne manquez pas en plein coeur de l'été, cet excellent film dossier, qui pose une question forcément intéressante, voire ionnante : la fin, même vertueuse, justifie-t-elle les moyens?