Baz'art  : Des films, des livres...
8 avril 2013

The place beyond the pines: le cinéma ricain à son meilleur

ryan-gosling-the-place-beyond-the-pinesDepuis  le début  de cette année 2013, une bonne partie de la presse se pose la question de savoir si le cinéma français est actuellement en crise, à cause de plusieurs facteurs, du Maravagate (du nom de ce producteur qui a hurlé au scandale des acteurs français trop payés ) aux divers échecs artistiques et commerciaux de divers projets ambitieux sur le papier, les exemples de ces fiascos étant trop nombreux pour les citer.

Si je ne répondrais- du moins pas aujourd'hui- à cette pourtant ionnante question, je suis obligé de reconnaitre que dans la petite vingtaine de films que j'ai pu voir en salles cette année, les films étrangers, et notamment américains sont bien au dessus de la mélée; les films hexagonaux ( le Bacri Jaoui excepté) faisant à coté bien pâle figure.

Et parmi ces films américains, qui, par rapport à ceux que j'ai pu voir en 2012, sont également d'un niveau nettement supérieurs,  figure en bonne position ce Place Beyond The pines, le second film à ce jour de Derek Cian, qui avait déjà réalisé un de mes coups de coeur de 2011 (une année plus faible  également pour le cinéma US dont j'attendais donc le retour en force depuis au moins 3 ans), le superbe et intimiste Blue Valentine.

Dans ce Blue Valentine ( dont j'ai dit tout le bien ici meme) , un des plus beaux film sur le couple de ces dix dernières années, Derek Cian s’intéressait à une seule thématique, celle du couple, donc, mais à travers le temps qui e et qui entraine l’érosion de l’amour.  Mais au dela du couple, les sujets de la famille, les responsabilités et l'auto destruction étaient traités avec brio tout au long du film, ce qui laissait voir un vrai talent du cinéaste à aborder de brasser d''autres sujets et d'autres thématiques avec la même acuité et la même émotion.

Et c'est ce qu'il s'échine à faire dès sa seconde oeuvre où l'on retrouve les mêmes problématiques ( celle du couple, de la transmission, de son incapacité à se maitriser), mais dans une forme et à travers un projet bien plus ample et ambitieux.  Et outre les thèmes déjà évoqués, ce Place Beyond the Pines en embrase d'autres, ceux qui sont chers au  grand cinéma américain : la filiation, l'affrontement entre le bien et le mal, la culpabilité, la rédemption, le pardon…

Et d'ailleurs ces thèmes font évidemment penser à ceux de mon cinéaste préféré, dont j'attends avec une impatience folle le nouveau film, je veux bien entendu parler de James Gray. Il y a une proximité d'approche dans la façon de suggérer la fatalité ou de situer son action dans une communauté oppressant, ainsi que dans la mise en scène, à la fois lyrique et intimiste dans un même jet.

Intimiste, et même pourrait on dire presque naturaliste. Il faut dire que le metteur en scène a tout filmé sur place, en décors naturels. Un souci de réalisme scrupuleux sans doute lié à son é de documentariste. Et il faut avouer que c'est très réussi, d'autant qu'on retrouve aussi ce naturel et cette sincérité auss bien  dans les dialogues que dans les personnages.

Et comme on l'a déjà dit ici et là, ( je peux donc déflorer ce qui était pour moi une surprise au moment de sa vision), le film est découpé en trois parties distinctes, avec dans chacune d'elles, un personnage principal différent. Et cette construction s'avère être superbement maitrisée, tant la dernière partie, qu'on pourrait penser au départ un peu plus convenue que les deux autres, éclaire en fait  particulièrement bien l'idée de prédestination, de répétition et de déterminisme développée tout le long de cette  belle oeuvre.

Sans doute aurait on aimé sur la fin encore plus d'émotions, de boucle qui serait bouclée de façon très mélo à l'américaine, mais Cian a préféré rester sur une ode à la liberté plus modeste dans sa forme, et cela convient finalement tout aussi bien à l'esprit de cette oeuvre.

Une oeuvre qui doit également beaucoup à la facon dont Cian dirige ses comédiens : si le rôle de son comédien fétiche Ryan Gosling  pourrait dans un premier temps faire penser à son personnage de Drive, sa composition est ici à mon sens plus nuancée et , plus mélancolique que dans le film de Wejn. Et Bradley Cooper confirme, après Happiness Therapy, son statut de véritable acteur et non pas de bellatre un peu drole.

 Le film dégage  donc une vraie profondeur et une vraie mélancolie absolument remarquable qui font,  font de ce Place Beyond the pines un des films incontournables de ce début d'année. 

Cela dit, tout le monde ne partage pas forcément mon avis : en effet, j'ai vu le film avec ma compagne qui est loin d'avoir ressenti le même enthousiasme que moi, hélas, comme elle n'a pas écrit dessus sur son blog, je ne pourrais faire le pour et le contre cher à Télérama et on va donc rester que sur cet avis plein d'éloges de ma part!!!

Car, de mon coté,  ayant ardemment défendu ce film avant de le voir, avec pas mal de concours organisé autour du film, j'ai été plus que soulagé de voir qu'il n'y avait pas de déception à l'arrivée!!

 

Commentaires
P
Il n'est toujours pas sorti chez moi alors pour te donner mon avis ça va être difficile ;) En tous cas ton avis me donne encore plus envie de le voir...<br /> <br /> Bon après-midi filou !
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R
Ah c'est vrai le Tarantino je l'avais oublié pourtant super aussi. Et bacri j'ai aimé également c'est un autre style de film mais très bien aussi. Mais celui là il m'a vraiment emballé !!
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B
Ah tu es sévère sur les autres films : le Tarantino on ne s'ennuie pas non plus je trouve...et le Bacri Jaoui non plus mais je suis le seul à le penser ... ah dans le sud visiblement la programmation de ce genre de films n'est pas évidente, je sais qu'à Marseille notamment les cinéphiles ralent souvent contre l'absence de certains bons films...bonne soirée à toi renette...
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R
Bonjour, très bon billet sur ce film que j'ai beaucoup aimé, il y avait longtemps que je n'avais pas vu un film où l'on s'ennuie vraiment pas une seconde et où on est surtout très surpris !! Par contre ce qui m'a surpris c'est que dans une grand agglo comme la mienne il ne e que dans une seule salle et dans le cinéma art et essai, vraiment étonnant. Bonne continuation.
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A
J'ai lu ici et ailleurs la critique suivante : la première partie est superbement maîtrisée, alors que le reste du film rame. Pas besoin d'un triptyque en somme.<br /> <br /> Cependant,Je suis plutôt en accord ac ton avis car j'ai trouvé que tout se tenait, et j'ai aimé de voir la boucle bouclée.<br /> <br /> Bonne jrnée ! ! :)
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