À PLEIN TEMPS, film d'Éric Gravel, miroir haletant de nos sociétés si speedées
Me revoilà après un long moment d’absence sur Baz’Art. Je suis vraiment ravie de pouvoir partager de nouveau des moments culturels avec vous.
J'ai eu la chance d'assister à la projection de « À plein temps » au Silencio en présence des acteurs.
Ce film réalisé par Eric Gravel , qui sort en salles, dans tout juste une semaine, s'avère être particulièrement pertinent dans son propos et de ce qu'il dit de l'époque.
Julie, incarnée par Laure Calamy, excellente comme à son habitude, est une maman qui élève ses deux enfants seule. Elle a fait le choix d’habiter en Province pour ses enfants et de continuer son travail dans un grand palace parisien.
Dès le début du film, on entre dans son quotidien frénétique.
La sublime musique d’Irène Dresel nous plonge encore dans la vie tumultueuse de Julie. Elle n’a pas une minute à elle, enchaine le petit déjeuner des enfants, la nounou, le train qu’elle manque de rater à quelques secondes.
Autrement dit, elle est l'incarnation parfaite du concept de charge mentale qu'on a vu fleurir pas mal ces dernières années.
Quand elle arrive enfin à Paris, pour son travail lui aussi minuté, elle doit se confronter au stress, à une ambiance tendue, des imprévus…
Deux mondes s'opposent alors : celui du luxe, de l'artifice avec les clients exigeants qui laissent parfois des chambres dans des états déplorables et le monde des employés confrontés à un manque de reconnaissance considérable où on leur fait comprendre qu'elles ne sont pas irremplaçables.
Julie doit malgré tout faire bonne figure pour garder cet emploi pour payer ses factures...
Si encore Julie pouvait rentrer sereinement chez elle après des journées harassantes mais il n’en est rien… Elle doit subir la grève des transports, l'irresponsabilité du père de ses enfants qui tarde à lui verser la pension alimentaire, les appels à répétition de la banque, sa recherche d'un autre travail et parvenir à er un peu de temps auprès de ses enfants...
J’ai été particulièrement frappée par la force de Julie qui ne craque quasiment jamais alors qu’elle a de quoi…
Ce film m'a beaucoup touché, car il dresse le portrait d'une société où il faut se battre pour tout, porté par une caméra qui colle aux basques de son héroïne et qui réussit à rendre une correspondance de gare comme un moment de tension digne des plus grands thrillers hollywoodiens.
Surtout le film d'Eric Gravel touche pleinement à l'universalité. En effet, nous sommes à "temps plein" dans beaucoup de domaines de notre vie.
Le film sort sur les écrans le mercredi 16 mars.
Rédactrice: Isaure/ I love culture